Le Roman
« Pour la première fois de la soirée, Chloé sourit. Elle se redressa sur le canapé et accepta l’invitation qui venait se présenter. En se sentant glisser dans ce nouvel univers, elle eut l’intuition qu’elle tombait en amour.
Son cœur battait la chamade.
The Gordian Knot venait de faire irruption dans sa vie. »
« Elle s’éclaircit la voix et répondit :
- Je suis ridicule, hein ?
- Tu es fatiguée et tu craques. Ce n’est pas ta faute si tu as 175 de QI et pas deux sous de bon sens, plaisanta Carine.
Il y eut un pauvre sourire dans le téléphone et Chloé rétorqua la voix encore enrouée :
- Parce que c’est toi le bon sens ?
- Totalement. Toujours là pour la petite claque derrière la tête qui va bien.
Sentant qu’elle avait attrapé le bon fil, Carine tirait dessus avec énergie.
- Et une petite bière à l’occasion ? murmura son amie.
- Cela va de pair ! »
« Il faut reconnaître que Carine s’employa à le rappeler à son bon souvenir. Elle lui demandait régulièrement : « Alors tu as écrit ta lettre ? »…Elle le lui demandait pendant qu’elle se brossait les dents, quand elle la croisait le matin au saut du lit. Elle frappait même à la porte des toilettes pour lui poser la question. »
« Un large bureau de bois fauve faisait face à la porte, illuminé par le flot de lumière qui coulait de l’immense fenêtre. Une grande bibliothèque en escalier, emplie de DVD estampillés BBC prenait tout le pan du mur gauche. Elle était garnie sur le dessus de ses marches de rares objets personnels et de nombreux dossiers. Une odeur de tabac froid, de café et de parfum de luxe enveloppait la pièce.
Au milieu de tout cela, tel le pilier du Temple, debout face à la fenêtre, se tenait Victoria Levin, l’impératrice des lieux.
Impératrice était le terme exact qui venait à l’esprit dès qu’on la voyait. »
« Perché dans sa position favorite, assis sur la table, les pieds sur la chaise, il était semblable à une gargouille de mauvais augure en haut de Notre -Dame. Contemplant le monde à ses pieds, porteur de présages, dérangeant et sinistre. »